Etape 9 - Puebla - Un centre-ville baroque
Samedi 31 janvier. Sortis de la cathédrale. Petit coup d'oeil sur le Routard. "Bon, qu'est-ce qu'on visite, maintenant ?" Bibioteca Palafoxiana. La plus belle bibliothèque du pays. Pas mal en effet. ça rappelle des souvenirs à Rym, quand l'année dernière on était allés voir l'ancienne bibliothèque royale de Rio. "Ok, Rymou, on y va." Pour la voir, il faut d'abord passer le porche coloré de la Casa de la cultura***. C'est ici, dans ce grand bâtiment au large patio que se déroule l'essentiel de la vie culturelle de Puebla. Bingo ! A peine entré, on a droit à un spectacle de danses folkloriques. Thème choisi ? Les danses arabes. Mort de rires ! Qui n'a jamais vu une Mexicaine exécuter une danse du ventre a tout manqué dans sa vie. Mon Dieu, j'en viens presque à regretter ma danseuse de ventre bien dodue que j'avais applaudie en Egypte sur la piste de danse de notre paquebot lancé au milieu du Nil... Heureusement, quelques minutes plus tard, retour aux choses sérieuses. Ou tout du moins à la tradition. Mexicains et Mexicaines revêtus de costumes traditionnels enchantent les spectateurs. Un vrai régal pour les yeux et pour l'oreille. Quelle chance vraiment !
Allez zou, on continue la visite. Direction la Bibioteca Palafoxiana***. L'une des plus prestigieuses bibliothèques de l'Amérique latine. Une bonne partie des livres anciens a été héritée de l'ancien collège des Jésuites quand l'ordre a été expulsé du Mexique. Au total, près de 42.000 volumes dont quelques incunables, un atlas d'Orbelius imprimé à Anvers et une grammaire égyptienne de Champollion. Bon, ça ne vaut pas celle de Rio, et encore moins celle de Cambridge ou d'Oxford, mais elle est très belle quand même. Gravures animalières exceptionnelles. Par contre, nulle trace du livre de Champollion...

De nouveau à l'air libre, on prend tout notre temps pour flâner à travers le dédales des rues. Maisons bleues, blanches, rouges, ocres, vertes, jaunes, pourpres... Il y en a pour tous les goûts ! On se croirait en plein concours de peinture ! Demeures du XVIIIe siècle, églises baroques à tous les coins de rue, musées, petites places peines de charme, quartiers pittoresques, Puebla, perchée à 2.160 m d'altitude, aime à charmer le visiteur.

Bon, petite parenthèse culinaire. Puebla est connue au Mexique pour de nombreuses spécialités... au chocolat ! Impossible donc de déjeuner à Puebla sans goûter à son fameux "mole", une sauce au cacao inventée par les religieuses de Santa Rosa. Arrêt donc obligatoire au restaurant pour goûter cette recette pas comme les autres. Bon, autant vous le dire tout de suite... Les ensiladas de poulet à la sauce mole, pas vraiment convaincantes. Quelque chose me dit que nous aurions dû prendre l'autre spécialité du coin : le chile en nogada, autrement dit, des poivrons farcis à la viande... |
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Allez zou, le temps passe et nous ne sommes pas encore allés visiter le museo Amparo***. Heureusement, nous n'avons qu'à traverser la rue pour découvrir ce très beau musée niché dans un ancien hôpital du XVIIIe siècle. Il abrite l'une des plus importantes collections d'art préhispanique du Mexique. Statuettes en pagaille, outils, bijoux, vases, colliers et quelques magnifiques bas-reliefs mayas... Impossible de tout décrire dans ses moindres détails. Je ne suis pas spécialiste, et je préfère me laisser guider par mon goût. Le secret d'une visite de musée réussie !

Le temps passe et avant de quitter Puebla, on passe par hasard devant la fameuse Casa del Dean***, une des premières maisons de la cité, construite en 1575. Elle abritait alors le doyen de la cathédrale. D'une surface de plus de 1.700 m2, elle comportait alors de nombreuses pièces couvertes de magnifiques fresques... Abandonnée pendant des années, puis transformée en cinéma dans les années 50, seule sa façade bleue et deux pièces furent sauvées. C'est comme cela que tout à fait par hasard, des étudiants redécouvrirent les fresques datant de la Renaissance sous des couches de peinture et de papier peint ! Un exemple unique dans tout le Mexique. Dans la salle à manger, des sybilles prédisent l'avenue de la Vierge. Une cavalière montée sur une mule incarne l'Ancien Testament aveugle à la loi du Christ, d'où ses yeux bandés. La seconde pièce illustre le poème de Pétrarque, Les Triomphes. Chars, licornes et personnages illustrent les thèmes de la mort, de la pudeur, du temps et de l'éternité. Un vrai chef-d'oeuvre.


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